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 · THERIANTHROPE · RIO DE JANEIRO · BRESIL ·

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 · Professeur de surf · Livreur · Chauffeur · Combats clandestins · & autres ·

" Depuis le premier jour où ils l'ont foulé, ils disent de notre pays qu'il est le paradis sur terre. Mais ils n'en comprennent rien, ni sa végétation luxuriante, ni sa faune farouche, et encore moins ses natifs.

Ils ont commis sur notre sol les pires atrocités.

Pour défendre nos peuples, la terre, et notre avenir sur celle-ci, les chamans se sont unis afin de placer dans ses guerriers l'esprit de la liberté, pour qu'elle nous inspire et que nous nous battions.

Cinq cents ans plus tard, les ressources ne sont pas moins pillées et les habitants réduits à de la main d'oeuvre ne cessent d'être massacrés. Coupés de nos terres, nous avons construit nos propres villes en parallèle des leurs pour y accueillir tous ceux qu'ils ont exploité jusqu'à l'usure puis rejeté.

Ceux qui ont hérité de l'esprit de la liberté, n'ont pas moins de combats à livrer aujourd'hui que les anciens en ont eu à mener hier."

RIO DE JANEIRO, BRESIL

Là où a grandit Kauan, la famille s'étend à l'ensemble de la communauté. On peut s'émerveiller de cette vie semblable à celle que l'on vivait dans des temps oubliés où personne n'était étranger à son voisin, où on ne ferme pas les yeux sur la détresse de son prochain, et où l'on a pas besoin de morceaux de papiers barbouillés pour modeler son environnement.

Cependant, lorsque les accès aux ressources sont contraints, limités, privatisés, l'utopie vire au cauchemar. Devoir bâtir sa vie sur des terrains à risques, ne pouvoir ni cultiver ni chasser ni pêcher, n'avoir que sa propre vie à marchander, ça n'a rien qu'un modèle éradiqué par le monde moderne, c'est au contraire ses conséquences directes répercutées sur ceux qu'on a besoin de garder démunis.
Y-a-t-il plus grande force, et plus instable, qu'une population où chacun oeuvre sang et âme pour se hisser hors de sa condition ? On leur a tracé plusieurs voies, et nombreux sont ceux qui les empruntent à corps perdus. L'accès le plus court vers l'aisance reste de rejoindre un cartel, d'alimenter l'insécurité dans le quartier au profit de ceux d'en bas en y déversant la drogue, les balles et le sang. D'autres entrent dans le système de l'esclavage moderne, effectuant les basses besognes pour ceux des beaux quartiers, occupant les postes infamants contre des clopinettes cédées avec mépris. Il y a aussi ceux qui pensent s'attaquer au problème, les miliciens. Ils organisent des assemblées dans le but de réguler la collecte des eaux de pluie, porter assistance aux anciens, dégager les gravats des habitations emportées par les glissements de terrain à chaque déluge. Mais ici rien ne change. On peine encore a finir les toits de nos maisons, on envoie nos mitaí* nus pieds vendre à la sauvette plutôt qu'à l'école, et les déchets jamais évacués s'entassent dans la rue comme les cadavres de ceux qui ont un jour espéré s'en extirper.
Ceux qui en ont assez de mener cette moitié d'existence tracent une autre voie, et retournent dans l'Amazonie. Là-bas, cachés tant que la déforestation ne les rattrape pas, ils expérimentent une vie en communauté que seuls les peuples longtemps préservés de l'invasion occidentale connaissent. Mutualisation des fruits de la chasse et de la cueillette, des habitations ainsi que de l'artisanat. On y honore des divinités aux noms de plantes et de minéraux et on les prie pour que la folie du monde connaisse une autre issue que sa destruction.

*enfant, petit, en guarani, langue des Amérindiens d'Amazonie

Personnages secondaires (en cours)

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Jara Krenak

Maiara Krenak

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Katu Krenak

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